A l'attention des étudiants du Comité des Etudiants de La Cambre Architecture,
A l'attention des étudiants de B2,
Nous avons bien reçu votre requête qui retient toute notre attention.
1) Tout d'abord, et par principe, vous devez savoir que les étudiants ne sont pas les seuls à pouvoir être inquiets.
La mission du corps enseignant n'est pas de sanctionner (sauf exceptions).
Elle est d'évaluer la capacité (et l'engagement qu'elle implique) d'un étudiant à acquérir les outils, méthodes et compétences susceptibles de lui permettre de construire ses aptitude et attitude, en bref, son apprentissage.
La compétence des enseignants en charge est accréditée par des désignations faites au sein des conseils pédagogique et administratif et par les missions qui leur sont attribuées.
A ce titre, ils reçoivent entre autre chose de la communauté pédagogique la responsabilité de se prononcer sur l'évolution de l'apprentissage des étudiants et sur leur capacité à réussir leur année et cela avec l'aide d'une grille d'évaluation déterminée et transmise de manière explicite, ce qui est fait.
Il faut entendre par réussite non pas le résultat d'un pourcentage arithmétique (même si c'est en cela qu'elle s'incarne) mais la possibilité qu'elle offre à l'étudiant de s'émanciper, de s'épanouir dans un premier temps, dans l'année supérieure, dans un second temps, dans la vie professionnelle.
A ce stade de l'année, nous nourrissons la même inquiétude vis-à-vis de certains étudiants dont nous considérons qu'ils n'ont pas les aptitudes nécessaires pour s'épanouir dans l'année supérieure.
Nous rappelons que nous ne considérons pas cela comme un fait grave étant donné que chaque individu doit être respecté dans ses temporalités propres et ses rythmes d'évolution personnels.
Il nous appartient d'évaluer ces temporalités et d'aider les étudiants à les assumer en leur faisant prendre conscience que rater une année permet parfois de réussir ses études et sa vie.
2) La pondération des différents exercices et des phases à l'intérieur des différents exercices n'est pas donnée en cours d'année. Elle ne l'est pas pour différentes raisons.
L'une d'entre elles est d'éviter aux étudiants de succomber à la tentation de moduler leur investissement sur le curseur d'une comptabilité strictement arithmétique (voir plus haut). Cette propension existe presque de manière naturelle, est donc compréhensible mais néanmoins dommageable à un réel apprentissage. Il est de notre responsabilité d'enseignant de la contrarier pour le plus grand service des étudiants.
Une autre raison tient au fait que l'enseignement n'est pas une science exacte mais un projet permanent qui s'évalue au fur et à mesure de sa pratique et de ses circonstances. La pondération est donc définie en début d'année dans ses grands équilibres mais s'affine tout au long du cursus pour s'instituer définitivement à l'issue de celui-ci. Vous conviendrez aisément que cet ajustement ne se fait pas pour régler le cas de quelques individualités ciblées mais qu'il s'évalue à l'aune de la communauté en présence.
Ceci pour expliquer (expliquer n'est pas justifier) que l'absence de transmission de cette pondération ne participe pas d'une volonté d'opacité pédagogique. Portez d'ailleurs à notre crédit de transparence que les cotes sont transmises tout au long de l'année.
Il n'y a donc aucun obstacle à ce que cette pondération soit à ce stade connue. Un tableau complet sera à cet effet transmis ce vendredi à l'atelier.
3) La pondération est établie collégialement et fait partie des "responsabilités" des enseignants, jugés compétents dans ce domaine.
Il faut entendre par là qu'elle n'est pas "négociable" par les étudiants car si l'enseignement doit être démocratique, une école n'est pas une démocratie.
4) On peut synthétiser les grandes règles de la pondération comme suit:
> Elle intègre une progressivité des cotes au cour de l'année, le premier exercice, pouvant être considéré comme une phase d'acclimatation, a moins d'importance que le second qui lui même a moins d'importance que le dernier qui est censé rendre compte de l'évolution définitive de l'étudiant et de la qualité de son apprentissage.
> Elle donne aux phases d'esquisse une importance moindre qu'à la remise finale de chaque exercice, intégrant par la même la notion de maturation.
> Elle tient à créditer la dynamique des exercices communs d'une évaluation relative tout en nuançant leur capacité à jauger l'investissement personnel de chacun des membres de chaque groupe et donc la part de "rétribution" à laquelle elle donne droit.
L'inquiétude est légitime. On peut même la voir comme une condition humaine salvatrice.
Elle relève de notre capacité d'engagement, de vigilance et d'implication et doit à ce titre être permanente.
Nous vous remercions pour votre bonne attention et restons à votre disposition pour toute explication ou discussion complémentaire.
Pour le cadre pédagogique de l'U12,
Marc Mawet, coordinateur de la B2.
Comité des étudiant(e)s La Cambre archi a écrit :
>
> Bonjour messieurs,
>
> Suite à la demande d'un certain nombre d'étudiants de votre année, inquiets par rapports à leurs cotes d'année, nous nous permettons de vous demander des explications sur la pondérations des différents points pour l'élaboration de la cote d'année.
>
> Il est estimable, probablement à juste titre, que la recette ne soit pas gardée secrète ! Même si, en apparence, une différence de quelques pour cents ne semblerait pas changer grand chose, lors des cotations finales, le moindre point compte parfois.
>
> Merci de leur communiquer cet information, où, le cas échéant d'en discuter avec leurs représentants, à savoir :
> Sandrine, Germain, et Pacôme.
>
> Bonne journée,
>
> Le Comité des Etudiant(e)s de La Cambre Architecture